« Sur toute chose, la prise du temps fait œuvre. (...) Pour la ville, l’érosion fait ruine. » (Gilles Clément)
Un bureau, une chaise, des papiers jaunis, un vieux plan de la BnF sont les traces de ce qui fut la loge d'un gardien surveillant l'esplanade. Au mur, des cadres rouillés présentent des photos du site dans l’état actuel, mais les photos elles-même semblent avoir terriblement vieilli. Sentiment étrange de décalage.
Ce que l'on voit dans le périscope n'est pas l'extérieur mais une maquette dissimulée dans un faux plafond. Un faux périscope à l'extérieur vient parfaire l'illusion.
La beauté des matériaux leur est donnée par le temps. Érodés, corrodés, ils portent en eux de l'infini : une infinité de micro‑événements s'est déroulée à leur surface, déposant sur eux, couche après couche, les marques des lois du monde, et la richesse des formes de la nature. Il faut laisser la mousse envahir les toits, le lierre les murs, laisser s'écailler la peinture, gonfler le bois, se polir la pierre sous les pas, laisser l'âme se constituer.